Les sites d’information sur internet connaissent un essor formidable qui dénote avec leurs problèmes économiques structurels. Une situation qui provoque forcément des soucis d’indépendance, à l’image de la campagne de dénigrement en ligne subie par l’homme d’affaires Michael Reza Pacha, à laquelle différents sites d’actualité africains ont participé.
Depuis le mois de novembre, on note l’apparition de différents articles, sur différents sites africains, concernant Michael Reza Pacha et l’entreprise Pearl Gold AG. Dans un style aussi peu journalistique que possible, avec des accusations sans justification et une plume plus proche de l’injective que de la narration.
« L’entêtement de Michael Reza Pacha l’a mené à la déroute », précise ainsi, sans aucun argument justifiant cette déclaration, un article paru dans Confidentiel Afrique, un site qui se présente comme journalistique, mais qui ne prend pas la peine d’argumenter pour attaquer violement.
Voici d’ailleurs, comment l’article présente la fameuse affaire, sans aucune autre explication : « Le dossier dans lequel se trouve Pearl Gold AG voulu et entretenu par le seul instinct du franco-iranien Michael Reza Pacha ». Un contre-exemple à montrer dans toutes les écoles de journalisme !
Pour conclure, l’auteur de l’article se pose en inquisiteur et redresseur de tort, confondant la profession de journaliste avec celle de juge (et toujours sans préciser de quelle réflexion ou information lui vient ce point de vue très radical) :
« Il est désormais temps que Michael Reza Pacha réponde de ses actions qui sont allées contre l’intérêt social; Qu’il réponde également d’avoir rompu l’affectio societatis, en voulant créer de graves mésententes entre les actionnaires, durant la période où il a été à la tête de Pearl Gold AG. »
Alors que les sites d’actualité disposent d’un audimat conséquent et croissant, ils ne parviennent pas à vivre de la publicité ou des achats de leurs articles par leurs lecteurs. On imagine comme il est tentant, pour une rédaction, de publier n’importe quoi, moyennant finance ou contre quelque avantage.
Voilà le principal danger pour le journalisme africain en ligne…